Québécois, mais pauvre

Par Elhadji Mor Ndiouga Diop

Parler de pauvreté au Québéc. serait pour un tiers mondiste des plaisanteries, de mauvaises blagues. Normal d’être pauvre pour un africain, pour un asiatique, ou un sud américain mais un québécois c’est plus qu’anormal. Pourtant, et oui pourtant ils sont là survivant à coté de cette masse de richesse.


Province du Nord, une des plus riches au monde, le Québec regorgerait dans ses entrailles un nombre assez élevé de pauvres . Selon les statistiques, le Québec produit chaque mois 4000 nécessiteux, le nombre de personne vivant sous le seuil de la pauvreté atteindrait le tiers de la population, et pire ce phénomène a choisi la gente féminine comme première cible.

Pourquoi y a-t-il des pauvres? à cette question le commun des québécois répondra : être pauvre , c’est être partisan du moindre effort, c’est devenir adepte du feneantisme.. Ce qui n’est pas toujours évident.

La raison majeure de ce dénuement est à chercher dans les politiques sociaux mis en place par Ottawa et Québec : en 2005, la protection assurée par l’aide sociale au Québec est de 537 $ par mois, soit 6 444$ par année, pour une personne jugée sans contraintes à l’emploi. Elle est de 651 $ par mois, soit 7 812$ par année, pour une personne jugée avec contraintes temporaires à l’emploi. Elle est de 793 $ par mois, soit 9 516 $ par année, pour une personne jugée avec contraintes sévères à l’emploi. Dans d’autres provinces canadiennes la protection est encore moindre et plus discriminatoire.
Ces pauvres québécois doivent se sentir heureux comparé à ce que vivent les autres pauvres du monde surtout en terre africaine. Là où pour vivre tu es obligé de mendier ou de tendre la mains aux proches qui parfois n’hésitent aucunement à te minimiser. Et aussi les systèmes d’aide sociaux, de véritables embryons déshydratés, ne sont en réalité que des outils au service des politiques politiciennes.
Mais autres horizons autres mœurs. Ce qui est accepté en Afrique peut devenir une catastrophe au Québéc.

Il faut reconnaître que connaissant le coût élevé de la vie au Québec, ces personnes auront forcement à tirer le diable par la queue afin de subvenir à leurs besoins premiers.

A coté de cela on retrouve d’autres phénomènes qui influent sur la floraison de la pauvreté : chômage , divorce, …
- Selon les données désaisonnalisées, le marché du travail au Québec a enregistré une baisse de 7800 emplois en septembre, soit une diminution de 0,2 %. Depuis le début de l’année, 23 900 emplois ont été créés. La population active a reculé de 6 800 ( 0,2 %), faisant ainsi augmenter de 1 000 le nombre de personnes en chômage (+0,3 %). Le taux de chômage est demeuré inchangé pour un troisième mois consécutif, à 8,4 %.
- la faiblesse des revenues pour certains. En effet depuis le 1er mai 2005, le salaire horaire minimum au Québec est de 7,60 $. Une personne qui travaille à temps plein quarante heures par semaine gagne donc 15 808 $ par année. Elle ne gagne pas assez pour sortir de la pauvreté. Encore moins si elle a des personnes à charge. La moyenne d’heures travaillées par les personnes au salaire minimum tourne plutôt autour de 28 heures par semaine. Les deux tiers des personnes qui travaillent au salaire minimum sont des femmes.
- les nombreux divorces multiplient par 100 les familles monoparentales : 203 997 familles monoparentales (81,52% dirigées par une femme).

Il y a beaucoup d’initiative en faveur de l’éradication de la pauvreté tel que le Bien Être Social, qui est pour les nécessiteux un moyen de respirer un petit moment. Les organismes de lutte contre la pauvreté, à l’instar du Comité de Solidarité de Trois Rivières, font légion, mais on a l’impression que la pauvreté s’est déjà installée et refuse de quitter les lieux. Aux grands maux les grands remèdes, la parole combinée à l’acte devrait constituer le cocktail Molotov des «anti-misères». Alors ….tous québécois et québécoises … à vos bouteilles.